Le principal rôle des abeilles dans l’écosystème est la pollinisation. Elles assurent la reproduction des plantes à fleurs en transportant le pollen d’une fleur à une autre. L’abeille domestique, Apis Mellifera, est un pollinisateur au même titre que tous les pollinisateurs sauvages et abeilles solitaires présents dans notre environnement (coléoptères, diptères, lépidoptères…).
La pollinisation
Il existe plusieurs types de pollinisation. D’une part il y a la pollinisation réalisée par le vent, dites anémogamie. C’est à dire que le vent entraine le pollen des parties mâles des fleurs (le pistil) qui va venir se déposer sur les parties femelles des fleurs (les stigmates) et assurer ainsi sa reproduction. C’est le cas notamment pour beaucoup d’arbres mais aussi les graminées comme le blé, l’orge, ou bien encore le maïs.
La pollinisation qui nous intéresse est la pollinisation réalisée par les insectes, dites entomogamie. Ce sont eux qui transportent le pollen en butinant les fleurs et en se frottant au pistil de la fleur. Ils transportent ensuite le pollen de fleurs en fleurs. Ils le déposent sans le savoir sur les stigmates des fleurs et assurent ainsi leur reproduction. La fleur fécondée donnera donc un fruit. C’est le cas pour grands nombre de fruitiers (amandes, abricots, cerises, pommes, poires…) mais aussi de légumes (melon, courges, haricots…)
Le rôle des abeilles dans l’écosystème
Une abeille est fidèle, quand elle quitte la ruche pour aller butiner, elle va commencer par une fleur et ne butinera que le même type de fleur durant tout son trajet. Ce qui fait qu’elle transporte le pollen d’une fleur à une autre et permet ainsi la fécondation de celles-ci. Cela ne marcherai pas si elle changeait de type de fleur, comme si elle déposait du pollen de courge sur des fleurs de pommier par exemple. Ca peut pas marcher !
Un chiffre important : 80% des végétaux se reproduisent tout de même grâce à l’intervention d’insectes pollinisateurs, ce qui rend le rôle de l’abeille dans l’écosystème très précieux… Sans insectes, plus de biodiversité, et plus grand chose dans nos assiettes.
L’abeille dépendante de l’écosystème.
Les rôles dans l’écosystème peuvent souvent s’inverser puisque tout est lié. Une des ressources très importante de nourriture pour les abeilles est le pollen, et plus il est disponible en quantité et en diversité plus les apports pour les abeilles seront variés et riches tout au long de la saison. Les abeilles se servent du pollen notamment dans la bouillie nutritive qu’elles donnent aux larves. Plus cette bouillie sera riche et plus les abeilles naissantes seront en bonne santé et non carencées. On le sait, il faut manger sain et équilibré pour être en bonne santé, et bien ça marche aussi pour les abeilles.
L’agriculture intensive et le manque de biodiversité
Sauf que leur paysage de vie naturel s’est vu fortement modifié après la Seconde Guerre Mondiale par l’aménagement d’espaces de grandes cultures toujours de plus en plus grand. Adieu bosquets et autres bocages ! Plus que des hectares et des hectares de blé, de betterave, de colza, de tournesol…. Encore que le colza et le tournesol soient des plantes mellifères, elles n’apportent cependant qu’un type de pollen en quantité énorme et aucune diversité. Cela participe à l’affaiblissement des colonies.
Ces espaces de grandes cultures posent plus d’un problème avec les abeilles. Devant la pauvreté de certains territoires en ressources mellifères, les apiculteurs sont aujourd’hui obligés de transhumer plus ou moins loin pour trouver les ressources pour leurs abeilles. De ce fait, il arrive que des régions soient surpeuplées et où on commence à parler de surbutinage.
Le manque de biodiversité dans ces cultures chasse les abeilles. Les insectes pollinisateurs en général n’y sont plus présents à l’état sauvage. Les agriculteurs font appel à des apiculteurs pour mettre des ruches dans les champs pour polliniser le tournesol ou les melons. On force les abeilles à jouer leur rôle dans l’écosystème. Même si la pratique est ancienne, elle permet de soulever des questions.
Les abeilles moteur d’un changement de notre vision de l’écosystème ?
Les problématiques dans le monde agricole sont multiples, on le voit avec les récents évènements. Les solutions existent sans aucun doute même si on ne les a pas toutes trouvées aujourd’hui. Les abeilles nous montre une infime partie de la complexité de notre écosystème. Elles nous posent la question : comment changer nos modes de production et préserver la biodiversité de nos contrées ? Est-ce que ça ne veut pas dire aussi changer notre façon de consommer ?
Si il n’est pas forcément possible de changer l’agriculture à grande échelle, chacun est responsable de ses actions à son échelle. Ce sont ces réflexions qui déterminent mon approche de l’apiculture. Pour que le rôle des abeilles dans l’écosystème ne deviennent pas une légende et parce que j’aime la vie de la nature, je maintiendrais une apiculture respectueuse de l’environnement et de mes abeilles.