Le Varroa Destructor, les abeilles en danger dans la ruche
Le varroa est un parasite qui met les abeilles en danger. C’est un petit acarien qui vit en symbiose avec son hôte d’origine Apis Cerena, l’abeille asiatique. Il est arrivé en Europe dans les années 80 par de multiples échanges commerciaux. Notre abeille domestique, Apis Mellifera n’a pas développé les moyens d’Apis Cerena pour cohabiter avec le parasite. Il est vecteur d’un grand nombre de maladies et virus qui causent la mortalité d’une bonne partie du cheptel européen. Il est aujourd’hui présent sur la quasi-totalité de la planète, excepté en Australie.
Le varroa vit dans la ruche et se reproduit dans le couvain d’abeilles. Sa population augmente exponentiellement au cours de la saison. Le couvain ayant été parasité par varroa donne naissance à des abeilles malades et non viables. En fin de saison, la colonie est très affaiblie. Il est crucial de diminuer la présence du varroa et donc la pression sur les abeilles dans la colonie, surtout avant la ponte des abeilles d’hiver. Cela permet ainsi d’entrer en hivernage avec une colonie la plus saine possible. En effet, on ne peut malheureusement pas éradiquer le varroa de la colonie. Mais il est important de contrôler tout au long de la saison et de garder sa population en dessous d’un certain seuil à partir duquel la survie de la colonie est mise en question.
Diverses méthodes de traitements existent et sont réalisés par l’apiculteur en dehors des miellées. Le varroa se reproduisant dans le couvain d’abeille, c’est en traitant au moment où il n’y a pas de couvain, c’est-à-dire que la reine ne pond pas, qu’on a le plus d’efficacité de traitement. Cette période existe naturellement dans le cycle de la ruche au moment de l’hivernage. Avec le réchauffement climatique, les hivers sont de plus en plus courts, voire inexistant dans certaines régions, même en France, et il est de plus en plus difficile de réaliser des traitements efficaces tout au long de l’année.
Le frelon asiatique, les abeilles en danger à la porte
Les frelons asiatiques, également victimes d‘un transport malencontreux de l’international, est un prédateur qui met les abeilles en danger. Il est arrivé dans le Lot en 2004 et il s’est maintenant largement implanté sur le territoire. Le frelon chasse les abeilles aux entrées de ruches pour approvisionner son nid en protéines. Très agressif, il en arrive à stresser les butineuses qui ne sortent plus de la ruche. La colonie s’affaibli jusqu’à ce que le frelon arrive à rentrer dans la ruche pour se servir.
Il est déjà trop tard pour éradiquer le frelon asiatique en Europe maintenant, mais un nouveau frelon, le frelon Oriental vient de poser ses pattes en France, pas plus tard que l’hiver dernier… Nous ne sommes pas au bout de nos peines. Il existe tout de même des pièges pour capturer les frelons et lutter contre l’envahisseur.
Les pesticides, les abeilles en danger dans les champs
Un autre danger pour les abeilles dont on entend beaucoup parler car il est très médiatisé, ce sont les usages de pesticides, insecticides et notamment des néonicotinoïdes dans l’agriculture intensive. Les néonicotinoïdes sont des substances d’enrobages de graines qui les protègent du semis à la récolte contre des virus. Le problème avec les néonicotinoïdes c’est qu’ils sont très résistants et outre protéger la plante, ils se diffusent dans les sols et l’eau et polluent l’environnement à plus grande échelle.
Les néonicotinoïdes ont des effets néfastes sur les pollinisateurs mais également tous les animaux et insectes qui se nourrissent des fruits ou boivent l’eau polluée. Pour les abeilles, leur espérance de vie est diminuée, leurs défenses immunitaires sont atteintes, leur système d’orientation est perturbé et bien d’autres problèmes encore. A l’apparition des premiers néonicotinoïdes, on a assisté de par le monde à des disparitions très importantes de colonies et on a alors parler de « tueurs d’abeilles ». Ils ont été interdits en France en 2018 mais ré autorisé provisoirement pour cause de perte des productions de betterave. Des pucerons transmettant le virus de la jaunisse se développent dans les betteraves, dû à des hivers trop doux. Encore un coup du réchauffement climatique dit donc.
Le réchauffement climatique, danger de fond
Les abeilles sont très fortes en adaptation mais le réchauffement climatique a un impact sur la vie de nos insectes préférés. Elles, comme nous, font partie d’un ensemble et si l’on dérègle l’ensemble ça a des conséquences sur tout, vous me suivez ? Avec les changements liés au réchauffement climatique, les températures varient de façon très nettes, en avril on est passé de 18°C à -5°C en l’espace de 3 jours. Les abeilles sont habituées à des températures de saison qui évoluent sur de plus faibles variations. Mais ceci par exemple aura comme effet de retarder voire supprimer une floraison.
Lors de ce coup de froid, les fleurs peuvent bien geler et se faner. Adieu pollen, adieu nectar pour les petites abeilles. Or si elles ne commencent pas à faire de miel faute de fleurs, elles vont puiser dans les réserves, et si les réserves sont vides, la vie de la colonie peut être mise en cause…
Avec le réchauffement climatique c’est toutes les habitudes des abeilles qui sont en danger, comme la disparition de leur habitat, la sécheresse qui influe sur les comportements des plantes … Les conséquences sont vraiment multiples sans oublier que l’abeille survit difficilement à une trop forte chaleur. Les abeilles sont une des victimes du réchauffement climatique, d’autres pollinisateurs subissent le même sort et ce sont eux qui permettent la reproduction des fleurs dont par exemple les courges, les melons ou haricots verts….
Sur ces notes joyeuses je ne peux que vous inviter à planter des fleurs et arbres mellifères, mettre des pièges à frelons dans votre jardin au printemps et consommez local en connaissant vos producteurs !