Varroa destructor, qui est-ce?
Le varroa c’est ce petit parasite des ruches arrivé dans les années 80 en France. Il a décimé une bonne partie du cheptel français et son arrivée a provoqué une hécatombe chez les apiculteurs.

Le varroa est un acarien originaire d’Asie, qui vit en symbiose avec son hôte d’origine l’abeille asiatique, apis cerena. Vivre en symbiose signifie que l’hôte et le parasite cohabite sans que l’un ne perturbe l’autre. Le parasite ne peut d’autre part pas vivre sans son hôte, mais cela ne trouble pas le développement de l’abeille. Ils ont co-évolué et tout se passe bien. Là où ça a mal tourné c’est que ce parasite a migré sur une autre abeille que nous connaissons bien, notre abeille domestique, apis mellifera. Son cycle de développement étant différent d’apis cerena, la symbiose n’existe plus. Victime d’échange et d’importation dans les colonies d’abeilles il se répend en Europe dans les années 80 et fait beaucoup de dégât dans le cheptel français.
Comment se développe-t-il et pourquoi est-il si problématique?

La présence de varroa dans les ruches est exponentielle au cours de la saison. On peut apercevoir les varroas femelles se baladant sur le dos des abeilles. Elles en profitent pour se nourrir sous l’abdomen des abeilles en leur pompant un peu de leur hémolymphe, équivalent du sang chez ces insectes. Mais elles se nourrissent également de leur corps gras jouant un rôle dans la durée de vie de l’abeille. Le varroa se reproduit dans le couvain d’abeille. La femelle varroa va donc se glisser dans une alvéole, sous une larve de future ouvrière, avant que l’alvéole ne soit operculée. Elle va s’y reproduire et se nourrir sur la larve devenue nymphe dans l’alvéole. Au moment de l’émergence de l’ouvrière, il y a entre un et deux varroas de plus qui vont naître également ! Son cycle de reproduction est calé sur le cycle de développement de l’abeille. Cela veut dire que plus il y a de couvain dans les ruches, plus le nombre de varroa augmente. Mais quels dégâts fait-il ?

Tout au long de la saison il participe activement à l’affaiblissement des colonies. D’abord sur les abeilles adultes, mais son impact est plus grand sur les jeunes abeilles naissantes. Elles ont été parasitées par le varroa lorsqu’elles étaient à l’état de larve. Les abeilles perdent du poids, leur espérance de vie est réduite, leur capacité d’orientation est altérée, les capacités de reproduction des mâles est également réduite, les jeunes abeilles naissent avec des anomalies morphologiques, comme des ailes déformées… Autant de facteurs qui affectent l’ensemble de la colonie et qui réduit très fortement sa capacité de survie. Cela joue également sur sa résistance aux autres maladies et aux autres envahisseurs tel que le frelon par exemple. La colonie peut même être déserté par la reine si elle juge que le couvain est trop parasité et qu’il n’est plus viable… La varroase est une maladie pas belle à voir…


Les moyens de lutte contre varroa
Aujourd’hui, le varroa est présent partout sur le globe, hormis encore quelques îles dont il est encore absent. Il est l’ennemi numéro un des abeilles domestiques et participe plus qu’activement au déclin des colonies d’abeilles. Nous n’avons pas de moyens d’éradiquer le varroa. Les apiculteurs luttent par différents moyens pour garder un taux d’infestation suffisamment bas pour que la survie de la colonie ne soit pas mise en question. Il existe différents traitements permettant de réduire sa présence. Ils doivent être réalisés à certaines période de l’année, en dehors des miellées. Le plus important des traitements étant celui de la fin d’été. En effet, c’est à cette période que la présence de varroa est la plus importante dans la ruche et de plus en plus d’abeilles malades naissent. Si on ne diminue pas l’infestation de varroa, la colonie ne pourra donner naissance qu’à des abeilles d’hiver malade. Et il est cruciale pour la survie de la colonie que ces abeilles soient en bonne santé pour passer l’hiver ! Si l’apiculteur n’effectue pas ce traitement, bio ou non bio, la survie de la colonie est grandement remise en question.

Le repos hivernal
L’absence de couvain dans la colonie permet un arrêt du développement des varroas. L’arrêt naturel de couvain a lieu l’hiver, lorsqu’il fait suffisamment froid pour que la reine arrête de pondre. Ce froid hivernal est donc très important pour l’état sanitaire du cheptel ! Cela permet un arrêt du développement des parasites et donc des maladies. Malheureusement avec le dérèglement climatique, ces arrêts de ponte sont réduits de plus en plus, voir inexistants dans certains départements. Cela ne nous aide en rien à lutter contre ce petit parasite des ruches.

Et après ?
La recherche avance pour connaitre mieux ce parasite et trouver de nouveaux moyens de lutte. Qu’elles soient biotechniques ou bien chimiques, l’utilisation de multiples techniques évite au parasite de s’accoutumer aux molécules de traitement. Cela permet de mieux lutter. La sélection génétique et également une piste prometteuse mais le chemin est long. L’objectif est de pouvoir sélectionner une abeille naturellement résistante ou tolérante au varroa. Elle sera donc en capacité d’être autonome face à l’infestation du parasite. Le rêve des apiculteurs !
