Ah, l’essaimage… Ce phénomène naturel qui peut autant fasciner qu’inquiéter l’apiculteur ! Un beau jour, sans prévenir (ou presque), une partie de la colonie décide de plier bagage et de s’installer ailleurs. Mais pourquoi ? Comment cela fonctionne-t-il et comment les apiculteurs peuvent-ils le gérer ? C’est ce qu’on va voir ensemble !

essaim dans un arbre

Pourquoi les abeilles essaiment-elles ?

L’essaimage, c’est un peu la manière qu’ont les abeilles de dire : « On est trop serrées ici, on s’en va ! ». Plus précisément, il s’agit du mode de reproduction naturel des colonies d’abeilles. Lorsqu’une ruche devient trop peuplée ou que la reine vieillit, une partie de la colonie part avec elle (ou avec une nouvelle reine en préparation) pour fonder une nouvelle ruche ailleurs.

Plusieurs facteurs peuvent favoriser l’essaimage. Lorsque la ruche est trop pleine, les abeilles manquent de place pour stocker le nectar et la reine peine à pondre, ce qui crée un engorgement. Si la reine commence à vieillir, la colonie préfère anticiper et élever une nouvelle souveraine avant que l’ancienne ne perde en efficacité. Les conditions climatiques jouent aussi un rôle, car les belles journées de printemps stimulent ce comportement naturel. Enfin, malgré toutes les précautions prises par l’apiculteur, l’instinct d’essaimage reste profondément ancré chez les abeilles. C’est ce qu’on appelle la fièvre d’essaimage.

cadres d'abeilles dans un ruche

Les signes avant-coureurs de l’essaimage

Les abeilles ne partent pas sans laisser quelques indices qui peuvent alerter l’apiculteur. L’apparition de cellules royales dans la ruche est un signe clair qu’une nouvelle reine est en préparation, ce qui annonce souvent un essaimage imminent. Lorsque la ruche est surpeuplée, la densité d’abeilles devient importante et les cadres se remplissent rapidement, laissant présager un départ prochain. Par ailleurs, une baisse de l’activité de butinage peut être observée, car les butineuses se préparent à quitter la colonie. Juste avant l’essaimage, il est également possible d’entendre un bourdonnement plus intense qu’à l’accoutumée.

cellules royales sur un cadre
cellules royales sur un cadre

Comment les apiculteurs peuvent-ils prévenir l’essaimage ?

Pour éviter qu’une colonie ne prenne son envol, plusieurs méthodes peuvent être adoptées. Tout d’abord, offrir plus d’espace en ajoutant des cadres bâtis ou en plaçant des hausses permet de limiter la sensation de surpopulation. Une autre solution consiste à diviser la ruche, ce qui permet de répartir la population et de réduire l’envie d’essaimer. Par ailleurs, un suivi attentif de la reine est essentiel, car son remplacement avant qu’elle ne devienne trop âgée peut limiter le risque de départ. Lorsque des cellules royales apparaissent, l’apiculteur peut choisir de les supprimer pour retarder l’essaimage, bien que les abeilles puissent rapidement en reconstruire de nouvelles. 

cadres de cire gaufrée dans les essaims

Que se passe-t-il lorsqu’un essaim se forme ?

Lorsqu’un essaim se détache d’une ruche, il ne s’éloigne généralement pas immédiatement. Il se pose souvent à proximité, sur une branche ou un autre support, où il reste temporairement sous forme de grappe en attente d’un nouvel abri. À ce stade, les apiculteurs peuvent tenter de récupérer l’essaim en le plaçant délicatement dans une ruchette ou un carton avant de le transférer dans une nouvelle ruche. Il arrive que les essaims de soit pas récupérables, dans ce cas cela deviendra un essaim sauvage qui vivra sa vie dans un trou d’arbre ou le creux d’un pylône (véridique !) avant de se reproduire à nouveau.

essaims sur une branche
récupération d'un essaim

D’ailleurs, si vous croisez un essaim d’abeilles, pas de panique ! Contrairement aux idées reçues, un essaim n’est pas agressif. À ce moment-là, les abeilles sont uniquement concentrées sur la protection de leur reine et ne cherchent pas à attaquer. Elles n’ont plus de ruche à défendre et sont donc bien moins susceptibles de piquer. Mieux vaut simplement les laisser tranquilles et, si besoin, prévenir un apiculteur qui pourra s’en occuper.