Les abeilles et le miel
Ce sont les abeilles qui produisent le miel pour leur propre besoin en premier lieu. Mais ce sont de telles travailleuses qu’elles peuvent produire bien plus que ce dont elles ont besoin ! Et pourtant le nombre de fleurs visitées par les abeilles pour produire 1kg de miel est vertigineux ! De l’ordre de 20 000 à 100 000 voyages d’abeilles, à multiplier par 200 ou 500 fleurs par voyage ! Ça en fait des fleurs. On estime qu’une colonie d’abeilles d’environ 60 000 individus peut produire en une seule saison jusqu’à 250 kg de miel ! Ça aussi ça fait du miel. Et surtout, ça nous permet d’en prélever un peu pour nous sans leur faire préjudice. A condition bien sur de bien être attentif aux indicateurs extérieurs de météo, et de miellées.
Le miel de cru
Pour produire un miel de cru, ou miel monofloral, il faut que la floraison d’une plante donnée, par exemple le châtaignier, soit suffisamment importante autour du rucher (une forêt de châtaignier) pour que sa saveur prédomine sur l’ensemble du nectar récolté par les butineuses. Mais s’il y a beaucoup de ronce dans l’environnement du rucher, cela ne me donnera pas un miel de châtaignier pur, mais un châtaignier-ronce, tout aussi bon, mais qui sera référencé comme un miel polyfloral. Pour obtenir des miels de cru il est souvent nécessaire de transhumer, car si une floraison est souvent abondante sur une variété de fleur à une période de l’année, il est assez rare que toutes les floraisons sur l’année le soient autant et permettent de nourrir la colonie du printemps à l’automne. Donc les ruches sont déplacées vers une autre miellée. Ainsi pourront s’enchaîner les miellées d’acacia, de châtaignier et de callune. Un rucher non transhumant donnera plus souvent des miels polyfloraux mélangeant toutes les variétés de fleurs environnantes, par exemple châtaignier ronce et tilleul qui fleurissent tous à la même période de l’année.
La gestion de la ruche
Les abeilles stockent le miel dans les cadres de cire. Afin d’en faciliter sa récolte, l’apiculteur pose des éléments supplémentaires sur la ruche pour leur permettre de stocker le miel à cet endroit-là. Ce sont les hausses. Elles sont posées au moment de la miellée au-dessus du corps principal de la ruche où vit la colonie et la reine. On pose une grille spéciale entre le corps et la hausse afin d’empêcher la reine de monter dans la hausse pour y pondre des œufs. Seules les abeilles peuvent y accéder, et on n’a ainsi que du miel stocké dans la hausse.
Dès qu’une floraison commence, on pose des hausses sur les ruches où il y a suffisamment de population pour produire du miel. Cela peut aller très vite ! On peut mettre une, deux ou trois hausses si le contexte le permet ! On dit qu’une miellée dure en moyenne trois semaines. On récolte les hausses à la fin de la floraison et avant la miellée suivante. Lorsque la miellée est terminée, on ramène les hausses en miellerie.
A la miellerie
A ce stade, il ne me reste plus qu’à :
Désoperculer le miel pour en permettre l’extraction, à l’aide d’un couteau
Le placer dans l’extracteur radiaire, sorte de machine à laver horizontale qui tourne et permet d’extraire le miel des cadres
Récupérer le miel en sortie d’extracteur et le filtrer dans un maturateur, via tout un cheminant de bacs, de pompes, de sceaux…
Le laisser maturer dans le maturateur afin de permettre à la mousse de remonter en surface de la cuve. On appelle ça l’écume. Le miel étant assez visqueux cette opération est assez longue et on compte 10 à 15 jours de maturation.
Le mettre en pot, grâce à un robinet en bas du maturateur, puis l’étiqueter.
Et le livrer dans les différents points de vente pour qu’il puisse finir sur vos tables avant sa cristallisation !
Et oui ! Car tous les miels cristallisent, plus ou moins vite, mais ils finiront tous par cristalliser un jour ou l’autre dans votre placard. Mais ça n’en gâche absolument pas sa saveur, et ça l’empêchera juste de vouloir s’évader de votre tartine le matin.